Page:Trevoux - Dictionnaire, 1740, T01.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉPITRE.


même les plus éloignées de ses mœurs & de ses maximes, charmées de la précision, de la force & de la délicatesse de sa langue, se font un plaisir, & j'ose même le dire, un mérite, de lui rendre à cet égard des hommages d'autant plus flateurs qu'ils sont volontaires. Voisins de cette nation, nous fûmes toûjours les premiers à profiter de ses lumieres : plus heureux aujourd'hui nous avons part à sa gloire, & elle s'intéresse à notre bonheur.

C'est à VOTRE MAJESTÉ, SIRE, que nous devons cet avantage. Nous nous sommes enrichis de la perte qu’a fait la Pologne, il nous en a coûté à nous-mêmes pour vous acquérir ; mais semble qu’un événement si heureux n’étqit point trop cher au prix des troubles qui agitoient alors toute l’Europe.

Pénétrés de toute la joïe que nous devons en ressentir, puis-je la mieux marquer selon mon état, & d’une fqçon qui vous soit plus agréable, qu'en profitant de la permission que VOTRE MAJESTÉ a bien voulu m’accorder de lui dédier la nouvelle édition de cet ouvrage, qui, par les soins que j’ai pris de le rendre plus correct & plus propre à faire· admirer aux étrangers les beautés d'une langue, dont la simplicité même charme la raison, va étendre plus que jamais les conquêtes de l'esprit françois, & en quelque façon la gloire même de la France, dont les intérêts sont si heureusement confondus avec ceux de VOTRE MAJESTÉ.