Page:Trigault - Lettre du R P Trigaut escrite a ceux de la mesme Compagnie, 1609.djvu/29

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uée auec ceſte epigraphe, Ver-vacht goede fortuna ; c’eſt à dire, attends la bõne fortune. encore ce peu de Flamend que je ſçauois, me ſeruit-il pour lors. Deuãt que hauſſer les voiles, il enuoye vne lettre au Gouuerneur de la citadelle par vn homme du pais qui portoit enuiron ces paroles : Que les ennemis faiſoiẽt le pis qu’ils pouuoient à leurs ennemis, & pour ce deuant que partir ils alloient mettre tout en feu : mais que gaignez d’vne courtoiſie de guerre, ils demandoient aux Portugais s’ils vouloient racheter leurs maiſons & leurs Egliſes à prix d’argent. Les Portugais ayant tenu cõſeil là deſſus, ſe reſoluent conſtãment de ne faite aucun pacte que ce fuſt auec l’ennemy, & adonc leurs reſpõdent en ces mots : qu’ils n’auoiẽt point cõmandement du Roy leur maiſtre, ſinon de cõbattre auec eux juſques à la mort, & qu’au reſte c’eſtoit tout ce qu’ils leur vouloient dire. Ceſte reſponſe reçeuë, les ennemis d’vne grande furie courent tout, commençans deſpuis vn bout de l’iſle, & à la maiſon de Dieu, par vne chapelle de S. Antoine à mettre toutes les Egliſes & les maiſons à la mercy des flãmes. Vne ſeule petite chapelle eſchappa la rage de ces heretiques incendiaires. Elle eſtoit dediée à noſtre