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aumônes diverses. — Elles leur prouveraient, par des chiffres, qu’avec tout ce que la France donne en aumônes, pour être distribué en secours individuels, dans chaque grenier isolément, on pourrait en moins de trois ans créer des travaux manufacturiers et agricoles sur une grande échelle, de manière à pouvoir procurer à tous et à toutes les moyens de vivre très-bien en travaillant. — Ensuite elles iraient dans les ateliers, chez les ouvriers des villes et des campagnes pour les instruire sur leurs droits, leurs devoirs et leurs intérêts. — Celles qui en auraient le talent pourraient leur faire des instructions en commun. Celles qui auraient de la fortune pourraient payer des unionistes zélés, intelligents et actifs, dont la tâche serait d’aller partout où ils sauraient pouvoir faire de la propagande.

Voici, selon moi, une sainte et sublime mission, digne d’une femme réellement charitable, réellement religieuse.

C’est au nom de l’amour de Dieu en l’humanité que j’appelle et supplie les femmes intelligentes de fonder l’ordre des femmes de charité[1].

  1. Nous lisons dans la Démocratie Pacifique du 26 novembre 1845:
    « Voici un exemple qui mérite d’être signalé au clergé de France et d’Europe ; voici une preuve vivante du progrès intellectuel qui s’opère au sein même de la hiérarchie catholique. Honneur à M. le cardinal-archevêque de Malines, qui pense que la charité chrétienne ne doit pas se borner à faire l’aumône, mais qu’elle dois surtout s’occuper à donner du travail. »


    Messieurs les curés,
    Par sa lettre du 16 septembre dernier, M. le ministre de la justice m’a informé que, pour remédier au malaise des classes ou-