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francs pour chacun, c’est peu de chose à trouver[1], et chacun, en donnant ce peu de chose, produit un total de quatorze millions !… Voyez quelle richesse vous possédez, seulement par votre nombre ! Mais, pour jouir de cette richesse, il faut que le nombre se réunisse, forme un tout, une unité.

Ouvriers, mettez donc de côté toutes vos petites rivalités de métiers et formez, en dehors de vos associations particulières, une UNION compacte, solide, indissoluble. Que demain, que tout de suite s’élève spontanément de tous les cours une même et unique pensée : — L’UNION ! Que ce cri d’union retentisse par toute la France, et dans un an, si vous le voulez fermement, L’UNION OUVRIÈRE SERA CONSTITUÉE, et dans deux ans vous aurez en caisse, à vous, bien à vous, quatorze millions, pour vous bâtir un palais, digne du grand peuple des travailleurs.

Sur la façade, au-dessous du fronton, vous inscrirez en lettres de bronze :

PALAIS DE L’UNION OUVRIÈRE,

construit et entretenu au moyen d’une cotisation annuelle de 2 fr. donnée par les ouvriers et ouvrières pour honorer le travail comme il mérite de l’être, et récompenser les travailleurs, eux qui nourrissent la nation, l’enrichissent et constituent sa véritable puissance.

HONNEUR AU TRAVAIL !
respect et gratitude aux braves vétérans du travail !

Oui, c’est à vous, champions du travail, qu’il appartient d’élever les premiers la voix pour honorer la seule chose vraiment honorable, le Travail. — C’est à vous, producteurs, méprisés jusqu’ici par ceux qui vous exploitent, qu’il appartient d’élever les premiers un

  1. On pourra donner la cotisation en deux fois.