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sauf la variété et le changement du nom à donner aux esclaves.

Où donc est le mal ?. — Le mal est dans cette organisation bâtarde, mesquine, égoïste, absurde, qui divise la classe ouvrière en une multitude de petites sociétés particulières, comme au moyen-âge les grands empires[1], que nous voyons aujourd’hui si forts, si riches, si puissants, étaient divisés en petites provinces, et les petites provinces en petits bourgs, jouissant de leurs droits et franchises. — Eh ! quels droits ! c’est-à-dire que petites provinces et petits bourgs, en guerre continuelle les uns contre les autres (et aujourd’hui la guerre, c’est la concurrence), étaient pauvres, faibles, et pour tout droit, avaient celui de gémir sous le poids de leur misère, de leur isolement et des calamités affreuses qui étaient le résultat inévitable de cet état de division. — Je ne crains donc pas de le répéter, le vice radical, celui qu’il faut attaquer sur tous les points, c’est ce système de morcellement qui décime les ouvriers, système qui ne peut engendrer que le mal.

Je pense que cette courte analyse de ce qui est suffira pour éclairer les ouvriers sur la cause véritable de leurs maux. — la division.

Ouvriers, il faut donc sortir au plus vite de cette voie de division et d’isolement où vous êtes, et marcher courageusement et fraternellement dans l’unique voie qui vous convienne, — l’union. — Le projet d’union que j’ai conçu, repose sur une base large, et son esprit est capable de satisfaire pleinement aux exigences morales et matérielles d’un grand peuple.

Quel est le but et quel sera le résultat de l’union universelle des ouvriers et ouvrières ?

  1. La France, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, les États-Unis, les seuls qui soient encore constitués en unité.