Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

J’ai dit plus haut que l’UNION-OUVRIÈRE jouirait d’une puissance réelle, celle de l’argent. En effet, il lui sera facile, sur 20 ou 30 millions, d’affecter, 500,000 fr. par an pour payer largement un défenseur digne de servir sa cause !

Nous ne pouvons en douter, il se trouvera bien, dans notre belle France, si généreuse, si chevaleresque, des hommes du dévouement et du talent d’O’Connell.

Si donc l’UNION OUVRIÈRE comprend bien sa position, entend bien ses véritables intérêts, le premier acte qui émanera d’elle doit être un APPEL solennel fait aux hommes qui se sentent assez d’amour, de force, de courage et de talent pour oser se charger de la défense de la plus sainte des causes, — celle des travailleurs.

Oh ! qui sait ce que la France renferme encore de cœurs généreux, d’hommes capables ! — Qui pourrait prévoir l’effet que produira un appel fait au nom de 7 millions d’ouvriers réclamant le DROIT AU TRAVAIL ?

Pauvres ouvriers ! isolés, vous ne comptez pour rien dans la nation ; mais aussitôt l’UNION OUVRIÈRE CONSTITUÉE, la classe ouvrière deviendra un corps puissant et respectable ; et les hommes du plus haut mérite brigueront l’honneur d’être choisis pour défenseurs de l’UNION OUVRIÈRE.

Dans le cas où l’UNION serait formée prochainement, jetons un coup d’œil rapide sur les hommes qui ont fait preuve de sympathie pour la classe ouvrière, et voyons quels seraient les plus capables de servir la sainte cause.

Plaçons-nous au point de vue humanitaire, et puisque nous cherchons seulement des hommes d’amour et d’intelligence, faisons abstraction des opinions religieuses et politiques de chacun. D’ailleurs, le manda-