Page:Tristan Bernard - Contes de Pantruche.djvu/104

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Il pouvait être cinq heures du soir. Le grand jardin n’était peuplé que de pierres et de marbres. Aucune ombre furtive ne passait entre les petits enclos.

Pierre Arabin se mit debout et s’étira. Ses épaules, ses reins étaient bridés d’assez fortes courbatures. Il était ahuri et avait les pieds froids.

Il s’éloigna, les mains dans ses poches, vers la grande allée. Il arriva devant la porte du gardien-chef. Personne ne lui fit d’observations.

On le prit sans doute pour un restant d’enterrement qui s’était attardé sur une tombe.

Il sortit donc tranquillement du Père-Lachaise, en habit et sans chapeau. Sur le boulevard extérieur, il entendit un son de trompe. Il vit un petit enfant habillé en marquis Louis XV, qui passait avec ses parents. Il en vit un autre habillé en officier, avec un képi trop large et un petit grand sabre.