Page:Tristan Bernard - Contes de Pantruche.djvu/51

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Henry Flan, hier matin, reçut une lettre de Sheffield. Cette lettre était écrite en anglais, comme toutes celles que lui envoient ses patrons. M. Flan, qui ne connaissait de la langue anglaise que certaines expressions spéciales (telles que dead heat, walk over, prince of Wales), alla porter la lettre à un traducteur de ses amis.

M. Penpenny, de Sheffield, annonçait que le soir même, à sept heures, il serait sur le boulevard, à la terrasse d’un café qu’il désignait, et priait M. Flan de dîner en sa compagnie.

Un quart d’heure avant l’heure fixée, M. Flan se trouvait au rendez-vous. Il avait mis ce qu’il avait de plus élégant, à savoir mes bottines vernies, l’habit noir de l’ami traducteur, et un très beau haut de forme, fait sur mesure pour quelqu’un, et qui tenait très bien sur la tête de M. Flan, dès qu’il l’inclinait un peu sur l’oreille.

Trois heures se passèrent, pendant lesquelles M. Flan eut l’occasion de se lever une trentaine de fois et de demander à