Page:Tristan Bernard - Contes de Pantruche.djvu/87

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son mariage. L’héritage, sans doute, risquait fort de nous échapper. L’oncle cependant, jusqu’au jour de sa mort, avait le temps de nous rendre différents services. Car, bien qu’il n’eût jamais rien demandé à personne (et pour cause), le Comptoir de la navigation lacustre se fût accommodé d’une subvention.

Le lendemain, nous apprîmes à notre réveil que l’oncle Guêpier était mort dans la nuit.

Nous nous empressâmes de nous rendre rue d’Amsterdam où notre tante, le visage gonflé de larmes, gémissait en allemand. Sans avoir l’air de rien, nous eûmes tôt fait d’apprendre que l’oncle était mort sans testament. Nous étions ses héritiers directs. Nous décidâmes sur l’heure que le Comptoir s’appellerait prochainement « Comptoir général » et qu’il s’occuperait de la navigation lacustre, fluviale et maritime.

L’excellent oncle laissait près de deux millions (des actions mines, un fonds de chapellerie à Strasbourg et une maison publique à Francfort).