Page:Tristan L’Hermite - Les Amours de Tristan, 1638.djvu/66

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Il n'eſt rien de viſible à la clarté du iour
      Qui ne ſoit ſenſible à l'Amour ;
Les arbres les plus durs à trauers leur eſcorce
        En reſſentent la force.

Il n'eſt point de ſujet aimé parfaictement
      Qui n'en ait du reſſentiment ;
Et ceſte ardeur celeſte auec des traicts ſi rares
        Charme les plus barbares.

C'eſt cela qui me flatte, & me fait eſperer
      Que celle que i'oſe adorer
Ne s'obstinera pas à deffendre ſon ame
        D'vne ſi douce flame.

Auant que de ma mort ſes beaux yeux ſoient teſmoins,
      Ie luy veux rendre mille ſoins,
Qui meſme au ſentiment des ingrates perſonnes,
        Soient du prix des Couronnes.