Page:Tristan L’Hermite - Les Amours de Tristan, 1638.djvu/86

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Les plus aimables influences
Qui raieuniſſent l’Vniuers,
Ont releué ces tapis vers
De fleurs de toutes les nuances.

Dans ce bois ny dans ces montagnes
Iamais Chaſſeur ne vient encor :
Si quelqu’vn y ſonne du Cor
C’eſt Diane auec ſes Compagnes.

Ce vieux Cheſne a des marques ſainctes ;
Sans doute qui le couperoit
Le ſang chaud en découleroit,
Et l’arbre pouſſeroit des plaintes.

Ce Roßignol melancolique
Du ſouuenir de ſon mal-heur,
Taſche de charmer ſa douleur,
Mettant ſon hiſtoire en muſique.

Il reprend ſa note premiere
Pour chanter d’vn art ſans pareil
Sous ce rameau que le Soleil
A doré d’vn traict de lumiere.

Sur ce Freſne deux Tourterelles
S’entretiennent de leurs tourmens,
Et font les doux appointemens
De leurs amoureuſes querelles.