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LA MASTURBOMANIE

Mais comme une longue victoire
Épuise enfin un conquérant,
Je mets des bornes à ma gloire,
Et ne suis plus belligérant.

Je cherche alors, en homme sage,
À quitter le séjour des dieux ;
Il me faut sauver à la nage,
Car le foutre inonde ces lieux.
Je me dirige chez les hommes ;
Là que tout est vain et petit ;
Les rois n’y sont que des atomes,
J’ouvre l’œil, je suis dans mon lit.

C’est ainsi qu’un masturbomane
Va, durant le jeu de sa main,
De la grisette à la sultane,
Et du monde au séjour divin.
Exempt des soins, il reste en place ;
Mais, c’est sur l’aile du désir,
Que ses pensers, avec audace,
Vont butiner pour son plaisir.

Oui ! garces de toute la terre,
Garces des enfers et des cieux,
Vous devez toutes lui complaire,
Il est plus puissant que les dieux.
Toutes les putains trépassées,
Comme les futures putains,
Sont vivantes dans ses pensées,
Toutes ont leur con dans ses mains.