Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/101

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Et voyez ! le clocher, le donjon et le chaume
Répondent à l’appel…… et comme au Jeu de Paume,
Ces trois rivaux d’hier ont juré de s’unir,
Et tous trois, main tendue et de cœurs unanimes,
Ils prennent à témoin les solennelles cimes
Qu’ayant fait le serment ils sauront le tenir.

Ô trinité loyale, ô tribuns magnifiques,
Secouant du talon vos haines ataviques,
Au socle aérien montez d’un libre vol ;
Et partant de plus haut pour être mieux comprise,
Que votre voix apprenne une même devise
De fraternelle paix aux fils d’un même sol.

Renoncez avec joie aux discordes amères,
Vous qui dormiez jadis sous les yeux de vos mères,
Au même bercement du bouclier gaulois ;
Et, sacrificateurs heureux du sacrifice,
Dépouillant les vieux torts et l’ancienne injustice,
Jetez tous ces haillons en holocauste aux lois.

Toi qui viens du château, rehaussant ta noblesse,
Dépose ton fardeau de privilèges ; laisse
Un air plus libéral entrer dans tes poumons,
Comme faisait, aux bords de cette même Isère,
Implacable aux félons, mais doux à la misère,
Le chevalier Bayard marchant au pied des monts.