Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/119

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Et leurs âmes sans paix, et leur mal sans ressource
Cherchent le médecin qui peut les secourir ;
Et la grande nature est la suprême source,
La purificatrice : ils viennent s’y guérir.

LE DRAC.

Je vois leur profit, non le nôtre.
Tous ces déserteurs de salons,
Qui trouvent en toi leur apôtre,
Qu’apportent-ils à nos vallons ?

L’ISÈRE.

La richesse… Sans doute aux riverains des plaines
Nous prodiguons l’azur des prés, l’or des moissons ;
Mais les durs montagnards n’ont jamais les mains pleines,
Et la roche est avare à ses fiers nourrissons.

Veux-tu que le plus pur soit le plus misérable ?
Laisse donc l’étranger venir à l’indigent,
Et permets que le riche, échange désirable,
Emporte un peu de vie, apporte un peu d’argent.

LE DRAC.

L’argent ! Prends garde à la souillure.
Ne sais-tu pas que ce métal
Est trop souvent la graine impure
D’où germe la tige du mal ?