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Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/139

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Et peut-être encor mieux, une aurore qui lève,
Un âge qui commence…… et l’on reste incertain
Si la fraîche lueur où scintille ton rêve
Est l’étoile du soir ou celle du matin.

Oui ! l’Arachné du Nord, au ciel de notre Gaule,
Filait de la tristesse, et tissait de la nuit ;
Mais superbe, tu vins, trouant d’un coup d’épaule
Le réseau de torpeur et le plafond d’ennui.

Tout le pôle chez nous débarquait sans vergogne ;
Mais l’enfant du soleil, mousquetaire ou lion,
Conduisant au combat les enfants de Gascogne,
Fit enfin reculer l’obscur Septentrion.

Vainqueur, la France a pris ta victoire pour sienne ;
Car ton drame ressemble à son meilleur passé ;
Ta jeune frondaison, c’est sa richesse ancienne ;
Et quel arbre jamais sans racine a poussé ?

Le tien plonge au sol pur, au vrai sol atavique,
D’où la sève monta de verve et de gaîté ;
Et la chevalerie au souffle magnifique,
Comme un clairon de gloire en sa cime a chanté.

Dans sa souple verdure, elle aussi, la ballade
Fit de ses rimes d’or sonner le cliquetis ;
Et le burlesque même en tente l’escalade,
Mais âpre aux seuls félons et clément aux petits ;