Oh ! mon Dieu ! pourquoi donc laisses-tu dans nos âmes
S’allumer et grandir les criminelles flammes ?
Ou pourquoi nous ravir le pouvoir, ô mon Dieu !
D’échapper à ce crime et d’étouffer ce feu !
S’en vont à l’inconnu, l’une à l’autre enchaînées ;
Revenir sur nos pas ne nous est plus permis,
Puisque, dans notre cœur, tout le crime est commis ;
Malgré nous, malgré vous, ô vieillard magnanime !
Nous courons à l’amour, nous courons à l’abîme…
Qui peut me retenir, alors que, sans pleurer,
Ou si j’avais des pleurs, du moins sans les montrer,
À l’heure du départ décisif et suprême,
J’ai quitté mon pays, mon foyer…
Et quoi ! vous êtes mère, et vous êtes ici !…
Doit faire cet aveu qu’il aurait voulu taire,
Écoutez ! comme vous, j’aimai, je fus aimé !