Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/177

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Grandissant, jeune lys, sous les mains attentives
De ces femmes de Dieu qui vont la cultivant,
Hospitalières sœurs et mères adoptives,
Dans l’ombre des saints murs et la paix d’un couvent.

Sois-leur reconnaissante ; aux fleurs de leur domaine,
Elles versent rosée et proposent soutien :
Accueille le savoir, cette parure humaine,
Cueille la piété, cet arome chrétien.

Le savoir ! Sois l’élève aux vérités docile ;
Apprends, apprends à lire en l’alphabet du Beau ;
Pour la femme surtout la vie est difficile,
Et le livre est alors un secours, un flambeau.

La piété ! Souvent de ta lèvre enfantine
Fais monter la prière aux pieds de l’Éternel,
Pour ton père d’abord, ô ma pauvre orpheline,
Pour ton père parti le premier vers le ciel.

— Je me souviens toujours que sa mâle tendresse
Pour toi se faisait douce ; et je revois encor,
Quand son front s’inclinait sur ton front qu’il caresse,
À ses cheveux blanchis s’unir tes boucles d’or —

Pour notre mère aussi, qui voulut, cœur de flamme,
Réchauffant tous les siens d’un amour éternel,
Nous dévouer sa vie, et son corps, et son âme :
Sacrifice : vrai nom du rôle maternel !