Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/178

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Pour notre mère morte en la saison suivante,
S’en allant jeune encor et rapportant à Dieu,
Diligente chrétienne et mystique servante,
De sa foi, lampe d’or, l’inextinguible feu ;

— Que Dieu près de l’époux place à jamais l’épouse,
Et que nos cœurs d’enfants, toujours, et tout au fond,
Gardent une tendresse invisible et jalouse
À ces deux endormis du sépulcre profond —

Et pour la grande sœur aimante, autant qu’aimée
De la petite sœur, de ce tardif oiseau
Qui naissait quand notre aile était déjà formée,
Égayant le vieux toit de son jeune berceau ;

Pour tes frères enfin, ballottés par la vie,
Et qui de leur campagne ou bien de leur cité,
Jettent un long regard de regret et d’envie
Vers ton nid de silence et de tranquillité.