Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

I

dies dulcedinis


Puisque Dieu rapprocha mon âme de votre âme,
Puisque votre jeunesse et votre vénusté
Étaient l’exquis jardin promis à mon été,
Oh ! soyez la douceur encor plus que la flamme…
La douceur est le fruit suprême que réclame
Mon cœur longtemps meurtri, souvent désenchanté.

II

dies mansuetudinis

Ô ma fleur la plus chère, étant ma fleur dernière,
Ne laissez pas épine ensanglanter ma main ;
Brisez de vos courroux la tige meurtrière ;
Calice harmonieux au pacifique hymen,
Ouvrez-vous ; parfumez, vous encor printanière,
D’un amour sororal mon automnal chemin.

III

dies fortitudinis

Quand le doute mettra votre âme à l’agonie,
Songez que mon amour, dont vous avez douté,
Naquit au bord des mers en un jour d’harmonie,
Grandit au bord des lacs avec les soirs d’été,
Et qu’il ressemble aux lacs par sa paix infinie,
Et qu’il ressemble aux mers par sa pérennité.