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IV

dies elysea

Que nos âmes, après leurs tragiques orages,
Achèvent dans le Bien leur voyage d’Amour,
Pour que la mort venue, à l’abri des naufrages,
Méritant d’aborder l’élyséen séjour,
Sur les calmes ormeaux des lumineux rivages,
Ces ramiers au vol las se blottissent un jour.

V

dies siderea

Ô chère, voulez-vous ? à l’heure vespérale
Qui fait le cœur plus triste et plus amer l’exil,
Choisissons une étoile, auberge liliale,
Pour rendez-vous… et loin de ce monde trop vil,
Et ramant du désir, cet aviron subtil,
Voguons vers la patrie hautaine et sidérale.

VI

dies galilea

Dans le pays d’Hérode, époux d’Hérodiade,
Ma sœur, il est un lac où vont incessamment
Les âmes par essaim, les cœurs par myriade,
Plus pur que le Bourget, plus beau que le Léman,…
Car sur tes flots marchait l’incomparable Amant,
Lac de Génézareth ou de Tibériade !