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X

dies gratissima

En vous quittant, je vous bénis, ma souveraine !
Car au milieu de tous, seul, vous m’avez choisi
Pour la communion mystique et surhumaine,
Car vous m’avez élu pour vos lèvres… et si
Me tuait par hasard ce wagon qui m’emmène,
Je mourrais plus heureux, vous ayant dit : « Merci. »

XI

dies albissima
Jour de Noël, 189…

Nous, pèlerins d’amour et de douleur, parmi
Les bergers et les rois entrons au pur cortège,
Et portons notre hommage à l’Enfant endormi.
Vois ! déjà notre cœur de son fardeau s’allège ;
Et rien qu’en approchant du pacifique Ami,
Sur nos blessures, vois ! c’est de la paix qui neige !

XII

dies piissima
Jour de Pâques, 189…

Oh ! de ceux de Jésus nous eussions fait partie !
Il eût dans ses filets, pêcheur subtil et beau,
Pris nos deux âmes sœurs, comme une double hostie ;
Et nous eussions été, pour le mettre au tombeau,
Baisant les trous sanglants de son corps, cher lambeau,
Vous, Madeleine, et moi, Joseph d’Arimathie !