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VII

dies ambulationis

Sous les derniers rayons d’un soleil pâlissant,
Nous errâmes parfois dans les grands cimetières ;
Et de Vigny, Musset, ou Guy de Maupassant,
Quand cheminaient vers eux nos ombres coutumières,
Du frisson regretté tressaillaient sous leurs pierres,
Sentant venir l’Amour, l’ineffable passant.

VIII

dies absolutionis

Au tissu de nos cœurs trop longtemps nous brodâmes,
Meurtris et meurtrissants, de trop sanglantes fleurs ;
Mais le baiser de paix absout enfin nos âmes,
Et nos ressentiments jaloux et querelleurs,
Sur nos deux bouches sœurs éteignirent leurs flammes :
Le fleuve du pardon submergea nos douleurs.

IX

dies consolationis

Dans nos heures d’angoisse et de mélancolie,
Écoutant les conseils du divin Guérisseur,
Pour être consolés, consolons, ô ma sœur ;
Plaignons les malheureux que notre mal oublie :
De leur vin d’amertume ôtons un peu de lie,
Et notre vin d’amour aura plus de douceur !