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Sous les neiges du pôle ou le soleil d’Afrique,
L’Amour est le tyran de quiconque a vécu ;
Et secouer son joug est chose chimérique,
Et je suis son vaincu ! »


IV

Piérides, finissons. C’est assez, ô déesses,
Qu’en ce mode plaintif aient gémi mes tristesses,
Tandis que l’osier souple, en mes doigts prisonnier,
Arrondit la corbeille et creuse le panier.
Qu’ils soient doux à Gallus ces vers où je le pleure,
À ce Gallus que j’aime un peu plus d’heure en heure,
Et pour qui mon amour grandit avec le temps,
Comme les aulnes verts grandissent au printemps.
Levons-nous, levons-nous : comme aux fruits de la terre,
À qui chante couché l’ombre est peu salutaire.
L’ombre du genévrier est pesante à nos fronts.
Chèvres, assez brouté : voici le soir, rentrons.