Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/21

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Il ira dans nos cœurs, plongeant au fond du gouffre,
Non pour cueillir nos pleurs et s’en faire un atour,
Mais pour tendre une main à tout être qui souffre,
Pour donner un baiser à tout meurtri d’amour.

Mélodieux berceur de cette époque amère,
Il prendra sur son sein la pauvre humanité
En lui criant : « Je t’aime, et je veux, ô ma mère,
Te consoler un peu, toi qui m’as enfanté. »

Clair annonciateur et pacifique archange,
Par qui sera des cieux le message porté
aux bergers dans l’étable, aux vanneurs dans la grange,
À tous ceux, à tous ceux de bonne volonté.

Paix et louange à lui ! Le monde encor l’ignore,
Mais comprend qu’il sera très doux et très humain.
D’une larme du Christ Éloa put éclore :
Des larmes de la terre il va naître demain.