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Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/49

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AU SOIR DES CATASTROPHES

À Madame la Vicomtesse F. de Janzé.


I
CONSTELLATION NOUVELLE



Or, ce soir-là, je vis des étoiles nouvelles
Au-dessus de Paris s’allumer dans les cieux ;
Et, gerbe d’or mêlée aux divines javelles,
Pointer, inattendus, leurs épis radieux.

D’un terrestre brasier, aux sphères éternelles
Montait, montait leur vol brûlant et gracieux ;
Et c’étaient des rayons, mais aussi des prunelles,
Car leur chaudes lueurs ressemblaient à des yeux.

Épouses, mères, sœurs, ce florilège d’âmes
Jaillissait dans l’azur sous le baiser des flammes,
Du mystique rosier qu’on nomme Charité.

Dieu, qui métamorphose en gloire la souffrance,
Avait, au riche écrin de ses nuits, ajouté
La constellation de tes femmes, ô France !


4 mai 1897. (Incendie du Bazar de la Charité).