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VI

Puis, aux plaines du ciel, durant les nuits d’attente,
Dans l’innombrable essaim des astres radieux,
Nos deux cœurs ont choisi pour leur unique tente,
Non le plus éclatant, mais le plus près des dieux
Peut-être… et chaque soir, vers l’Étoile polaire,
Guide immuable et sûr des marins anxieux,
— Elle n’est pas la froide, étant la tutélaire —
Mes yeux ont devancé vos yeux.


VII

Jusqu’à l’heure sacrée — ou lointaine ou prochaine —
Du rendez-vous sans fin, du départ sans retour,
Où libérés du corps, geôlier qui nous enchaîne,
Nous nous évaderons au stellaire séjour ;
Et, comme un chevalier s’empressant vers sa dame,
Au seuil d’une villa des célestes Sions,
Sous les orangers d’or des constellations,
Mon âme accueillera votre âme.