Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/77

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Ô prodige ! Il semblait qu’une invisible main,
Pour chasser des esprits l’entière défiance,
Étalait, lumineux, le pacte d’alliance ;
Peuples, ne doutez plus : voici le parchemin !

Et sur un vil papier, par quelque scribe infime,
N’était point rédigé le solennel traité ;
Mais tout à coup le texte en était projeté
Sur le livre des cieux par le soleil sublime ;

Comme on dit qu’autrefois, très manifestement,
Le signe de la Paix, entre l’homme et le Juge,
Fut tracé sur les flots décroissants du déluge
Par le même soleil au même firmament.


II

Ô bel arc-en-ciel qui déroules
Ton envergure et ta splendeur
Sur le front étonné des foules,
Es-tu d’en haut l’ambassadeur ?
Viens-tu nous dire que sur l’Arche
Où le monde est toujours en marche,
Sur ce tumultueux bercail
Battu d’une vague éternelle,
La Paix sereine et fraternelle
Va prendre enfin le gouvernail ?