Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/79

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Qui point comme une aube, et déborde
Les contours du nuage épais ?…
Et sur les pans de ta ceinture
Qu’agite la brise future,
Portes-tu la Guerre… ou la Paix ?

N’es-tu pas l’Iris immortelle,
L’aimable estafette des dieux,
Dont la scintillante dentelle,
Des jours cléments et radieux
Est l’infaillible avant-courrière ?…
Ou n’es-tu qu’un jeu de lumière
Sur la nue au sombre rideau,
Un accidentel phénomène,
Un rayon d’or qui se promène
Au travers de globules d’eau ?

Non, non ! laisse à nos âmes croire
Qu’en ce jour de joie et d’orgueil
— Un de ces jours qui font l’histoire —
Tu t’es glissée au ciel en deuil,
Comme un rire sur la tristesse,
Pour déclarer, ô prophétesse,
Qu’un beau lendemain nous attend,
Et que cette alliance auguste
Promet quelque chose de juste
Et quelque chose d’éclatant.