Page:Trolliet - La Route fraternelle, 1900.djvu/93

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France, dans ce concert feras-tu ta partie ?
Ou sauras-tu reprendre et rejouer enfin
La note qui fut tienne, et que t’a départie
De toute éternité le choreute divin ?

Si tu ne peux dicter tes volontés hautaines,
Ta magnanime voix peut encor dire : Non !
Non ! Paris ne peut pas outrager une Athènes :
Que le Louvre du moins sauve le Parthénon.

Sans doute il ne sied point que pareille à Pilate,
Dans l’eau d’indifférence ayant lavé tes mains,
Tu détournes les yeux du sang, fleuve écarlate
Dont la guerre pourrait submerger les chemins.

Cette lâcheté-là ne fut jamais la tienne.
Ce n’est pas s’abstenir que tenir pour le Droit ;
Et le droit n’est-il pas qu’une terre chrétienne
Secoue un joug impie… et cruel par surcroît ?

Et le Droit n’est-il pas qu’une race hellénique
Vers Athènes, jetant son volontaire appel,
Puisse enfin s’affranchir du lien tyrannique,
Et renouer enfin le lien fraternel ?

Fidèle à ton génie, à toute ton histoire,
Tu dois favoriser ces libres choix d’amour,
Ô France ! Ils ont déjà grandi ton territoire,
Et pourraient bien encor le grandir quelque jour.