Page:Trollope - La Pupille.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Est-ce qu’Algernon aime l’état militaire ? demanda sir Charles.

— Je ne puis dire cela ; mais que pourrons-nous faire de lui ? »

Le baronnet ne répondit pas ; il se prit à réfléchir en feuilletant machinalement un volume qu’il avait pris sur la cheminée.

« Je ne sais vraiment comment faire ces états que notre pupille désire, reprit le major. Les revenus sont de trois mille livres sterling par an, n’est-ce pas ?

— Plutôt plus que moins ; et, quant à ce que vous devez donner à miss Sophie pendant sa minorité, c’est assez difficile à décider. Si c’était une jeune fille simple et comme il faut, deux cents guinées seraient suffisantes ; mais avec une fille comme celle-là, ce ne sera peut-être pas trop de deux mille.

— Cela me paraît énorme pour une personne élevée comme Sophie l’a été. Cependant, si vous le jugez nécessaire pour qu’elle vive à sa guise, nous lui remettrons quinze cents guinées sur ses revenus, plus les cinq cents que nous dépensons ici pour notre famille. Car si nous habitons chez elle, nous devons apporter dans le ménage ce que nous dépensons d’habitude dans notre intérieur.

— Si miss Martin Thorpe ne réclame pas voiture et chevaux, elle aura assez de deux mille livres sterling, répondit sir Charles. Maintenant, quant à ce qu’elle devra vous payer pour vivre chez vous, personne ne saura mieux l’estimer que votre excellente femme. Si vous voulez lui en parler, pendant ce temps je vais aller avec Algernon, et peut-être miss Heathcote, voir les lions de Cleveland. »

Cette proposition ayant été acceptée, les trois jeunes gens se mirent en route avec un plaisir infini.

Sir Charles écouta avec attention tout ce que les deux