bien que sir Charles ne pouvait pas la souffrir, elle n’en était pas moins confiante en ses moyens de séduction.
Aucune belle jeune fille sûre de l’amour qu’elle inspire n’aurait eu le regard de satisfaction, de fierté et de triomphe, que l’affreuse petite Sophie laissa enfin briller sur son laid visage, en quittant sa tante et ses deux tuteurs.
CHAPITRE XV.
Miss Martin Thorpe ne souleva plus aucune difficulté sur la manière de vivre qu’elle allait dorénavant adopter, et elle annonça gravement à sir Charles, qu’aussitôt le départ d’Algernon décidé, elle comptait aller se fixer à Thorpe-Combe avec sa famille d’adoption.
« Je ne crois pas que vous attendiez bien longtemps, miss Martin Thorpe, répondit le jeune homme : car, mes projets ayant été acceptés par Algernon, je n’ai plus qu’à obtenir l’approbation du major et de mistress Heathcote. »
En effet, sir Charles ayant demandé un entretien particulier à ses hôtes, il se rendit avec eux dans le cabinet de travail du major et leur dit :
« Je pense que vos ennuis sont à peu près terminés, mes amis ; il ne nous reste plus qu’un point à décider, et j’espère que vous m’accorderez la faveur que je vais vous demander.
— Nous serons trop heureux si nous pouvons faire quelque chose qui vous soit agréable, répondit sincèrement mistress Heathcote.