Page:Trollope - La Pupille.djvu/212

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rence habitait auprès d’elle. Puis elle s’étendit mollement dans son lit et se décida, avant de s’endormir, à attendre la réponse de sir Charles, pour annoncer aux Heathcote son intention de se débarrasser d’eux le plus vite possible.




CHAPITRE XXVIII.


Une scène comme celle que Sophie avait faite à table ne pouvait pas être acceptée par les Heathcote sans même en reparler entre eux. Pour Florence, l’amour de sir Charles pour elle, sa tendresse excessive pour lui, le souvenir de ses bontés pour Algernon et leurs lettres à tous deux, remplissaient son cœur de si douces pensées, qu’une fois renfermée dans sa chambre, son âme vola tout entière vers la belle ville dont elle portait le nom charmant, et miss Martin Thorpe et ses impertinences ne laissèrent pas même de traces dans son esprit.

Quant au major, il s’inquiétait aussi fort peu des extravagances de sa pupille, dont il croyait la tête un peu tournée par suite de sa nouvelle position ; mais craignant que sa chère femme ne vînt à souffrir de la tyrannie qu’elle avait à subir, il lui dit, en se trouvant seul avec elle, le soir, dans leur chambre :

« Elle deviendra sage avec le temps, Poppsy, et alors elle regrettera amèrement sa manière d’être avec nous. Si vous pouvez la supporter, chère amie, notre devoir est de rester ici jusqu’à ce qu’elle ait vingt et un ans. Alors seulement nous pourrons nous retirer sans craindre les