Page:Trollope - La Pupille.djvu/227

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sieur Jenkins ! qu’il vous bénisse et vous tienne en bonne santé.

— Merci, vous êtes trop bonne. Mais j’oubliais que j’ai une faveur à vous demander avant de partir. Ces treillages que vous faites poser dans cette jolie partie du bois, près d’une petite maison solitaire, obligent à couper deux ou trois grands arbres que j’ai plantés moi-même avec mistress Thorpe, il y a bien des années, et je voulais vous prier de faire suspendre les travaux jusqu’à mon retour. Si, à ce moment, ce vieillard persiste toujours dans ses refus, car on m’a raconté vos différends, il existe un moyen de le mettre à la raison, et nous pourrons l’employer. Mais je n’ai pas le temps de m’expliquer maintenant ; dites-moi seulement si vous m’accordez ma prière.

— Vous accorder ! cher monsieur ! Que pourrait-on vous refuser ? »

Et l’héritière allait encore serrer la main de M. Jenkins ; mais il était parti en recevant sa promesse, et avait échappé ainsi à ses folles tendresses.




CHAPITRE XXX.


Pendant quelques semaines, Sophie essaya de se vaincre et de vivre sans soulever des querelles perpétuelles ; en effet, elle se contraignit, les Heathcote restèrent, comme toujours, bons, indulgents et patients, et la vie devint un peu plus tolérable à Thorpe-Combe. Les relations de l’héritière et des Brandenberry continuèrent comme par le passé : Richard, plus amoureux que ja-