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Page:Trollope - La Pupille.djvu/246

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En ce moment les trois autres messieurs se levèrent de table, et le major, s’approchant de son fils et de son interlocuteur, leur demanda :

« Passez-vous au salon, messieurs ?

— Ne nous attendez pas, major, répliqua M. Jenkins. Algernon et moi nous avons encore à causer. »

Quand ces messieurs eurent quitté la salle à manger, l’étranger se fit donner un bougeoir et monta à la bibliothèque précédé d’Algernon qui s’était chargé de l’éclairer et de lui montrer le chemin.

« N’entrons pas, je vous en prie, s’écria le jeune Heathcote après avoir fait un pas dans la bibliothèque ; croyez-moi, monsieur Jenkins, cette bougie n’éclaire pas : il vous sera impossible de jouir du coup d’œil. »

Le voyageur entra malgré les objections du jeune Algernon, et, se dirigeant vers un grand fauteuil placé dans un angle de la pièce, il s’y laissa tomber et fut bientôt plongé dans une profonde rêverie. Algernon s’approcha de lui, et tout en le regardant se prit aussi à réfléchir. Il se rappela son premier voyage à Thorpe-Combe, l’aimable réception qui l’y attendait, ses promenades avec Florence, sa liaison avec sir Charles, enfin les lectures à haute voix si intéressantes, et les causeries à voix basse si douces. Ces pensées, si sérieuses qu’elles fussent, l’étaient moins cependant que celles de l’étranger : car Algernon, qui tournait souvent ses regards de son côté, s’aperçut qu’il pleurait. Tout d’un coup M. Jenkins se leva, et, faisant un effort pour secouer sa tristesse, il s’écria :

« Allons, c’est fini. Maintenant dites-moi, mon cher Algernon, aimeriez-vous que cette bibliothèque vous appartînt ?

— C’est là une question que je ne me suis jamais adressée, monsieur, répondit le jeune homme, dont les