Page:Trollope - La Pupille.djvu/284

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retrouvèrent toute la société, à laquelle mistress Heathcote avait consenti à faire les honneurs du château !

Je n’ai pas besoin de dire combien M. Spencer enragea de la sottise qu’il avait faite en répondant aussi tard à l’invitation que Sophie lui avait adressée à l’instigation de M. Thorpe.

Il est inutile d’expliquer beaucoup plus clairement le dénoûment de cette histoire.

Bien entendu lady Temple s’opposa au mariage monstrueux de son fils, et bien entendu, quand elle apprit que Florence avait reçu de son généreux cousin la somme de cent cinquante mille livres sterling, elle consentit à l’union de miss Heathcote avec sir Charles, sous prétexte qu’elle faisait ce sacrifice à la famille des Thorpe, pour laquelle elle avait toujours gardé une sincère affection. Bien entendu M. Thorpe donna le château, ses dépendances et toutes les terres qui faisaient partie de la propriété, à son cher Algernon. Bien entendu le charmant garçon fit partager son bonheur à sa bonne famille, sans exiger de sa bien-aimée marâtre qu’elle exilât un de ses petits-enfants de la maison paternelle. Bien entendu M. Thorpe tint sa parole en donnant à Sophie et à son mari de quoi vivre mieux qu’ils ne le méritaient à Broad-Grange. Mais le riche M. Jenkins ne jugea pas nécessaire de laisser à sa vilaine petite-cousine les précieux joyaux qu’elle avait si librement emportés avec elle.

Il les réclama donc pour la future femme d’Algernon, en alléguant que les diamants de la famille Thorpe devaient rester au propriétaire de Thorpe-Combe, et que d’ailleurs le fameux collier de perles que Sophie n’avait jamais montré à qui que ce fût était un objet déjà très-remarquable pour la femme de M. Brandenberry de Broad-Grange.

Bien entendu la jeune mistress Brandenberry ne fut