Page:Trollope - La Pupille.djvu/285

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pas de cet avis, et, aussitôt qu’elle eut touché la somme qui lui assurait trois cents livres sterling de revenu, elle déclara qu’elle ne voulait plus avoir aucun rapport avec les Heathcote, ni avec sir Charles et lady Temple, sa charmante femme.

Bien entendu les Wilkins et les Spencer quittèrent Thorpe-Combe à peu près comme ils y étaient entrés mais emportant avec eux l’assurance des sincères regrets de M. Thorpe de ce qu’il n’avait plus de Thorpe-Combe à distribuer dans sa famille.

Et enfin, bien entendu le généreux héritier fut aussi heureux que ses souvenirs le lui permettaient, en voyant tout le bonheur qu’il avait répandu sur ses chers parents.

Quinze ans après, il quitta le pays où il s’était créé un nom et une position, et rentra dans sa chère Angleterre pour revoir les amis qu’il avait unis, et les charmants enfants qui étaient nés de cette douce alliance. En voyant Algernon marié à une digne créature qui faisait son bonheur, et le vieux major entouré, ainsi que sa chère Poppsy, de la tendresse et du respect de leurs petits-enfants, il se rappela avec ivresse que c’était à lui que tous ces êtres, qui vivaient heureux et fortunés, devaient leur félicité bien méritée du reste, et il osa espérer que les fautes qu’il avait déjà expiées bien cruellement lui seraient peut-être pardonnées en faveur du bien qu’il avait répandu dans sa famille.

C’est avec ce doux espoir que M. Thorpe-Combe alla finir ses jours dans le calme, sur le sol aimé qu’il avait choisi pour sa résidence.


FIN.