Page:Trollope - La Pupille.djvu/54

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famille de son ami, il dut en rester là de son interrogatoire.

Se plaçant alors dans un fauteuil au milieu des différents groupes, il se tourna vers les jeunes Spencer et leur dit :

« Et vous, jeunes gens, que comptez-vous faire demain ? »

Les deux frères s’avancèrent vers lui, comme mus par le même ressort.

« Demain, monsieur ? répéta l’aîné d’une voix aiguë.

— Ne pourrons-nous pas patiner ? demanda le plus jeune.

— Patiner ! Parfaitement, si vous savez ; il y a ici de la glace très-solide, répondit sir Charles. Mais êtes-vous bons patineurs ?

— De première force, dit Bentinck.

— Très-habile, reprit Montagu.

— Alors ce sera très-bien, si toutefois vous avez apporté vos patins ; du reste, des patineurs de première force ne voyagent pas en hiver sans cette précaution. »

Les jeunes gens parurent confus et échangèrent un regard de dépit.

« C’est vraiment terrible, car je suis sûr ou à peu près sûr que nous n’en avons pas. Croyez-vous que nous en ayons apporté, Bentinck ?

— Je ne puis dire ; les domestiques les ont peut-être mis dans les caisses. Peut-être notre gouverneur a-t-il pensé que nous en trouverions ici.

— Croyez-vous que le vieux n’en ait pas ? demanda à voix basse le cadet à l’aîné ; je veux dire le vieux Thorpe.

— Ce sera assommant, s’il n’en a pas, » répondit l’autre.

Le whist était fini. On apporta un petit souper sur un plateau. M. Wilkyns et les fils Spencer dévorèrent