Page:Trollope - La Pupille.djvu/6

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soient bien exécutés, répondit la bonne femme avec une soudaine énergie.

— Je vous remercie, Barnes. La première chose sera de faire ouvrir, chauffer, nettoyer et ranger toutes les chambres. Rassemblez une douzaine de femmes, mais que cela soit fait demain soir. Puis j’enverrai dire à sir Charles Temple de venir me voir ; nous visiterons la maison ensemble et nous vous dirons ensuite ce qui vous restera à faire. Combien d’aides vous faut-il ? répondez, Barnes.

— Combien doit-il y avoir de personnes ? demanda-t-elle avec une inquiétude qu’elle cherchait en vain à déguiser.

— De douze à vingt, je ne sais pas au juste, car j’ignore encore de quelle quantité de filles et de garçons ma famille s’est augmentée depuis que je ne l’ai revue.

— De douze à vingt, grands dieux ! s’écria mistress Barnes en tordant ses mains ; mais que pourrai-je jamais faire de tout cela ?

— Mais ne vous rappelez-vous plus, vieille folle, le temps où il n’y avait pas une chambre dans la maison qui ne fût remplie de monde ?

— Si fait, je me le rappelle, mais alors nous avions des masses de serviteurs. Oh ! monsieur, ce n’est plus la même maison.

— Mais puisque vous allez en prendre autant que vous en voudrez, taisez-vous et ne m’ennuyez plus de la sorte, vieille raisonneuse. Occupez-vous des femmes, sir Charles me cherchera les hommes. Maintenant je n’ai plus rien à dire ; retirez-vous et laissez-moi me reposer un peu. » :

La femme de charge allait sortir, mais revenant sur ses pas :

« Pour sir Charles, dit-elle, il faudra donc l’envoyer chercher ?