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les idées de la gentille petite personne : mais je trouve que cela indique plutôt les intentions de miss Martin que celles de votre oncle.

— Enfin, monsieur, je n’ai plus rien à vous dire la-dessus ; la suite vous fera connaître le reste.

— Je pars, Algernon ; mais j’espère encore que vous avez mal deviné. »

Les deux amis se séparèrent. Algernon rentra dans la bibliothèque, et sir Charles, en pressant le pas, rejoignit la société devant l’église.




CHAPITRE IX.


Il est à craindre que sir Charles ne fût pas bien recueilli à l’église : tout ce que lui avait dit Algernon le tourmentait, quoiqu’il lui parût impossible que son ami fît un si mauvais choix. Car il ne voyait que miss Wilkyns de plus laide et de plus désagréable que Sophie.

Pendant le service, il fit une comparaison, la plus impartiale qu’il put, entre Sophie et Florence, et, plus il les examinait l’une et l’autre, plus il lui semblait monstrueux que M. Thorpe pût se tromper à ce point. Cependant il remarqua qu’après avoir donné le bras à Sophie pour venir, il le lui offrait de nouveau pour retourner à Combe ; et quand, après avoir ôté leurs chapeaux, les dames se trouvèrent de nouveau réunies au salon, il put voir tout à l’aise que les cheveux et le col rabattu de Sophie étaient la copie bien conforme du portrait du fils de son vieil ami.

En ce moment, il était tellement furieux contre cette