Page:Trollope - La Pupille.djvu/97

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— Je le sais, Sophie ; seulement je pense comme dans ce monde la mort nous atteint promptement, » reprit la belle-mère en regardant Algernon et sa sœur, qui s’étaient réfugiés dans un coin de la chambre.

Le jour désigné pour l’ouverture du testament, M. Westley, les trois beaux-frères et sir Charles se trouvaient de nouveau à Thorpe-Combe. Le baronnet pouvait à peine modérer sa douleur, et, quand le gros chat de son ami vint sauter familièrement sur ses genoux, d’abondantes larmes coulèrent de ses yeux.

Lorsque les quatre auditeurs furent assis devant le feu, M. Westley ouvrit le testament et en fit la lecture à haute voix.

M. Thorpe laissait tout son bien, sauf quelques legs particuliers, à son fils Cornélius et, à son défaut, à Sophie Martin. Il lui enjoignait de prendre le nom et les armes de Thorpe, et désignait pour ses tuteurs, sir Charles et le major Heathcote, qu’il instituait ses exécuteurs testamentaires.

Il faisait quelques dons à des domestiques, entre autres une rente de cent livres sterling à mistress Barnes, et offrait mille livres sterling à chacun de ses exécuteurs testamentaires. Personne ne dit mot sur ses volontés ; M. Spencer partit sur-le-champ en prétextant des affaires ; M. Wilkyns resta à dîner avec M. Westley, et les deux tuteurs convinrent ensemble de demeurer à Combe jusqu’au lendemain.

L’héritière ne devait atteindre sa majorité qu’au bout d’un an, et sir Charles désirait s’entendre avec le major sur la manière dont elle allait vivre désormais.

« Allez-vous écrire à miss Martin l’heureux événement qui lui arrive, ou attendrez-vous votre retour pour le lui annoncer ? demanda sir Charles avec dépit.

— Cela ne presse pas, répondit le major un peu désappointé aussi ; je le leur dirai demain. Mais si j’osais