Page:Trollope - Le Cousin Henry.djvu/172

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« Mon cher Monsieur,

« Je reviens de Londres, où j’ai vu M. Balsam, qui vous prêtera son ministère aux assises. Il est nécessaire que vous veniez à mon bureau, afin que je puisse rédiger avec précision les instructions que nous donnerons à votre conseil. Ne pouvant, sans me gêner beaucoup, me rendre à Llanfeare à cet effet, je suis forcé de vous déranger vous-même. Mon clerc, qui vous remettra cette lettre, me dira si onze heures du matin ou trois heures de l’après-midi vous conviennent. Vous pouvez lui dire aussi si vous désirez que je vous envoie une voiture de louage. Je crois que vous avez encore la voiture de votre oncle, ce qui rendrait la chose inutile. Une réponse orale suffira : ne prenez pas la peine d’écrire.

« Votre bien dévoué,
« Nicolas Apjohn. »


Le clerc était entré dans la bibliothèque où était assis le cousin Henry, et ne le quittait pas des yeux tandis qu’il lisait la lettre. Le cousin Henry était persuadé que M. Apjohn avait voulu faire en sorte qu’il n’eût pas le temps de réfléchir à sa réponse. M. Apjohn avait traîtreusement calculé, pensait-il, que la vue du clerc lui enlèverait toute présence d’esprit et l’empêcherait d’envoyer un refus.

« Je ne vois pas pourquoi j’irais à Carmarthen, dit-il.

— C’est tout à fait nécessaire, monsieur, dans une affaire comme celle-ci. Vous êtes tenu de poursuivre, et, naturellement, vous devez donner vos instructions. Si M. Apjohn devait se transporter ici pour les recevoir, les frais seraient énormes. Pour aller à la ville, vous n’avez que la dépense de la voiture, et tout sera fait en cinq minutes.