Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/118

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ton lui fit, pour le moment, presque oublier lady Aylmer et son insolence. Cette histoire pouvait-elle être vraie ? et, si elle était vraie, Clara devait-elle obéir aux ordres qui lui étaient donnés ? Qu’avait-elle à faire pour savoir la vérité ? Alors elle se souvint de la promesse de mistress Askerton : « Si vous avez jamais quelque question à m’adresser, j’y répondrai. »

La révélation que mistress Askerton semblait craindre avait été faite : non pas par Will Belton que mistress Askerton dénigrait, mais par le capitaine Aylmer dont elle chantait continuellement les louanges. En songeant à cela, Clara éprouva un sentiment de triomphe. Elle savait bien que Will n’attaquerait pas une femme. Le capitaine Aylmer l’avait fait, elle en était à peine surprise, et pourtant le capitaine Aylmer était l’homme qu’elle aimait et qu’elle avait promis d’épouser.

Clara ne parla à personne de la lettre qu’elle avait reçue et évita même d’y penser jusqu’après le départ de son cousin. Lorsque Will eut quitté Belton, elle passa une longue matinée à réfléchir.

En admettant que l’histoire qu’on lui racontait sur mistress Askerton fût vraie, dans quelle mesure devait-elle en tenir compte ? Si Clara avait connu ces faits lorsque mistress Askerton s’était établie au cottage, cela aurait empêché toute intimité. Mais maintenant que cette intimité existait, et que mis-