Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/120

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— Quand nous étions aux Indes, nous logions près d’une poudrière, et nous nous attendions à chaque instant à sauter. Avez-vous jamais logé près d’une poudrière ?

— Non, jamais, à moins qu’il y en ait une à Belton : mais, que voulez-vous dire ?

- Ne prenez pas cet air ingénu, Clara ; vous savez parfaitement ce que je veux dire. Quel a été le résultat de l’enquête faite par votre cousin ?

— Mistress Askerton, vous vous trompez sur le compte de mon cousin. Il n’a pas prononcé une fois votre nom pendant son séjour.

— Alors, je lui demande pardon.

— Mais pourquoi disiez-vous que vous viviez près d’une poudrière ?

— Suis-je obligée de vous répondre ?

— Avant l’arrivée de mon cousin, vous m’avez dit que si je vous adressais une question, vous me répondriez.

— Et vous m’adressez cette question maintenant ?

— Oui, si cela ne vous offense pas.

— Mais si cela m’offensait ? … — Qui aimerait à être interrogé ?

— J’ai cru parfois que vous désiriez me parler à cœur ouvert.

— Oui, parfois. »

Clara se sentit prisé de remords. Il lui semblait qu’elle n’agissait pas franchement en demandant ce