qu’elle savait déjà ; elle aurait voulu que mistress Askerton lui dît la vérité sans qu’elle eût besoin de la demander ; sa tâche eût été plus facile. La crainte de l’hypocrisie lui fit brusquer le dénoûment.
— Mistress Askefton, dit-elle, je sais tout : vous n’avez rien à m’apprendre.
— Que savez-vous ?
— Que vous avez épousé il y a longtemps M. Berdmore.
— Ah ! M. Belton a été assez bon pour parler de moi, lorsqu’il était ici. » En disant cela elle s’était levée, et restait debout devant Clara les yeux étincelants.
— Il n’a pas dit un mot. Je l’ai appris d’autre part.
— Qui vous a informée ? Est-ce un homme ou une femme qui a pris la peine de revenir sur mes chagrins passés, pour détruire ma réputation ? Mais qu’importe ! Oui, j’ai épousé le capitaine Berdmore. Je l’ai quitté pour mon mari actuel. Pendant trois ans, j’ai été sa maîtresse. Après la mort de ce pauvre misérable, nous nous sommes mariés et sommes venus ici. Maintenant vous savez tout. Mais non, vous ne savez pas tout. Personne ne peut savoir ce que j’ai souffert avant d’en arriver à m’échapper, et combien a été bon pour moi celui… » Alors elle se retourna du côté de là fenêtre pour cacher ses larmes.