Pendant un instant, Clara demeura immobile ; elle ne savait comment exprimer sa sympathie. À la fin elle se leva et suivit l’autre femme à la fenêtre.
Elle ne dit pas un mot, mais passa doucement son bras autour de la taille de mistress Askerton. La pression fut d’abord bien légère ; mais, après une faible résistance, la pauvre femme cacha sa figure sur l’épaule de Clara, et elles restèrent ainsi sans proférer une parole, ne faisant aucun effort pour retenir leurs larmes, et contemplant avec leurs yeux humides le paysage d’hiver qui s’étendait devant elles. À ce moment, Clara résolut que tous les Aylmer du monde ne la feraient pas abandonner l’amie qu’elle aimait maintenant plus que jamais.
« À présent vous savez tout, dit enfin mistress Askerton.
— N’est-ce pas mieux ainsi ?
— Je ne sais pas.
— Ne le savez-vous pas maintenant ? »
Et, en disant ces mots, Clara la prit dans ses bras, et baisa son front et ses lèvres.
« Mais vous partirez, et l’on vous dira que vous avez eu tort.
— Qui me dira cela ?
— Votre mari.
— Je n’ai pas encore de mari.
— Non, mais vous en aurez un bientôt, et vous lui direz tout.