Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/207

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ardemment. Immédiatement après dîner, Will prit son chapeau sans rien dire et se dirigea vers la porte du cottage. C’était une belle soirée d’été, à cette époque de l’année dans laquelle les belles soirées commencent et où l’air est plus doux, les fleurs plus odorantes, la forme du feuillage plus élégante qu’à tout autre moment. Il était huit heures, mais le crépuscule n’avait pas commencé, bien que le soleil fût bas dans le ciel. Les habitants du cottage étaient assis sur le gazon et Belton, en s’approchant, les vit.

« Je vous l’avais bien dit, murmura mistress Askerton à l’oreille de Clara.

— Il ne fait que passer, il n’entrera pas, » répondit Clara.

Quand Will ne fut plus qu’à quinze mètres, le colonel l’appela par-dessus la balustrade du jardin et l’invita à entrer.

« J’étais venu proposer une promenade à ma cousine Clara, dit-il ; elle peut être de retour pour le thé. »

Il fit sa proposition d’un ton calme, il n’avait pas l’air du tout d’un amoureux.

« Je suis sûre qu’elle en sera bien aise, dit mistress Askerton, s’approchant de la balustrade. Clara, allez chercher votre chapeau. Mais, monsieur Belton, que vous ai-je fait pour que vous ne m’ayez pas adressé la parole depuis votre arrivée ?