Aller au contenu

Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon père et mon grand-père l’ont cultivé eux-mêmes. Mais je ne désire pas y vivre. Une ferme ne vous conviendrait pas. Ce que je voudrais, serait d’abattre la vieille maison de Belton et d’en bâtir une nouvelle. Mais il ne faut pas remettre notre mariage jusqu’après l’achèvement de la construction, ou je n’aurais jamais le courage de l’entreprendre.

« Embrassez Mary pour moi. J’espère qu’elle est mon avocat. Pensez-y encore, et cédez si vous pouvez. S’il y avait quelque utilité à attendre, je ne dirais pas un mot. Mais à quoi bon torturer les gens pour rien. Il me tarde tant de sortir de ce purgatoire ! Puisse Dieu vous bénir, ma chère bien-aimée. Je vous aime tant !

« Votre bien affectionné,

« W. Belton. »


Elle baisa la lettre deux fois et resta silencieuse pendant une demi-heure à réfléchir. Elle faisait mentalement une comparaison entre les deux hommes qui venaient de lui écrire. Elle se souvenait de la manière dont Aylmer avait agi quand il avait été froid et prudent, comme il l’avait sermonnée et menacée des sermons de sa mère. Il avait médité de sacrifier la vie de sa femme à la sienne, et de la laisser végéter à Perivale, tandis qu’il aurait continué à mener la vie de garçon à Londres.