— Ah ! voilà justement la difficulté. Peut-être, après tout, feriez-vous mieux de lire sa lettre ; elle ne vous apprendra que ce que vous savez déjà, qu’il est l’homme du monde le plus généreux. »
Mary lut la lettre.
« Que dois-je lui dire ? demanda Clara. Il est difficile de refuser quelque chose à quelqu’un de si bon.
— C’est difficile, en effet.
— Mais la mort de mon pauvre père est si récente !
— Je ne connais pas l’opinion du monde en ces matières.
— Je crois que nous devrions attendre un an, dit Clara tristement.
— Pauvre Will ! il sera désespéré avant ce temps ; mais quand le moment viendra, il n’en sera que plus heureux. »
Clara, en entendant sa cousine parler ainsi, la détesta presque, non pour elle, mais à cause de Will. Il avait si grande confiance en sa sœur ! Ne pouvait-elle mieux plaider sa cause ? Clara pensa que si elle avait eu un frère dans une semblable position, elle aurait répondu autrement. Elle eût dit à la jeune fille que son premier devoir était envers celui qu’elle devait épouser, et n’eût pas parlé de l’opinion du monde.
Ce même jour Clara alla voir mistress Askerton et parvint à avoir son avis sans lui montrer la lettre de Will.