Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/222

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— J’espère que rien ne nous en empêchera.

— On ne peut pas prévoir. En tous cas, je viendrai donner un coup d’œil deux ou trois fois par an. Ce ne serait pas un séjour agréable pour vous.

— Je m’y plais beaucoup. La ferme m’intéresse.

— Vous en auriez vite assez, si vous étiez ici en hiver. La bonne agriculture est laide. Les petits coins pittoresques doivent être défrichés et les haies arrachées pour laisser entrer le soleil. À Belton, surtout autour de la maison, nous ferons de moins bonne agriculture, mais nous respecterons les arbres et les rochers. »

La nouvelle maison fut immédiatement commencée à Belton, et les travaux furent menés avec une grande activité. On avait cru, du moins Belton le croyait, que la maison serait prête à être occupée à la fin du premier été, mais ce ne fut pas possible.

« Il faut attendre jusqu’en mai, après tout, dit Will en visitant les travaux avec son ami le colonel Askerton. C’est insupportable ; mais on ne peut pas faire dépêcher les gens, dans ce pays-ci.

— Je trouve qu’ils se sont assez pressés. Vous n’auriez pas pu entrer dans une maison humide en hiver.

— D’autres personnes font bâtir une maison en un an ; voyez ce qu’on fait à Londres.

— Et ces autres personnes, avec leurs femmes et leurs enfants, meurent d’angines ou d’autres maux