Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/24

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Ce même jour, à midi, l’opposition du squire était vaincue ; Stovey avait résilié son bail moyennant cinq cents francs d’indemnité, et Will s’était substitué à lui avec une augmentation considérable. M. Amadroz n’en revenait pas.

Dans l’après-midi, Will demanda à sa cousine de venir se promener.

« Je vous montrerai tout ce que je compte faire, » lui dit-il.

Elle prit aussitôt son chapeau et son ombrelle et le suivit. Dès qu’ils furent assez loin de la maison pour ne pas être entendus :

« Votre père a de l’antipathie pour moi, dit Will, et je n’en suis pas étonné.

— Je ne crois pas qu’il ait d’antipathie pour vous, monsieur Belton.

— Si, et rien de plus naturel : je suis son héritier au lieu de vous. Il ne doit pas m’aimer ; mais j’en viendrai à bout, et il finira par ne plus pouvoir se passer de moi.

— Vous êtes un homme extraordinaire, monsieur Belton.

— Je voudrais bien que vous ne m’appeliez pas monsieur Belton ; mais si j’arrive à me faire appeler Will par votre père, je pense que vous en ferez autant.

— Oh ! certainement.

— L’appellation ne signifie pas grand chose, mais